"Kiss and kill" : Assemblage de clichés pourtant très dynamique

Publié le par Vampirella Orasul

3 étoiles

 

Date de sortie cinéma : 23 juin 2010

Réalisé par Robert Luketic
Avec
Katherine Heigl, Ashton Kutcher, Tom Selleck, plus

Titre original : Killers
Long-métrage
américain . Genre : Comédie , Thriller
Durée : 01h40min Année de production :
2010
Distributeur :
Metropolitan FilmExport

 

Synopsis : Alors que Jen Kornfeldt, en vacances sur la Côte d’Azur, se remet à peine d’une rupture, elle fait la connaissance de l’homme de ses rêves, le beau Spencer Aimes. Trois ans après cette rencontre, Spencer et Jen sont de jeunes mariés heureux à la vie paisible. Mais tout bascule le jour où un mystérieux tueur cherche à éliminer Spencer. Jen découvre alors que son mari est agent secret, un détail qu’il n’avait jamais pris la peine de mentionner. Les attaques contre le couple se multiplient, et ils comprennent que la tête de Spencer est mise à prix… Devenue femme d’un espion, Jen va tenter de découvrir quels autres secrets son mari a bien pu lui cacher. Mais elle devra surtout apprendre à esquiver les balles, gérer sa belle-famille et préserver les apparences d’un couple parfait...

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Critique :

Alors ça y est, c’est raté ! De quoi crier au scandale. Dans le registre comédie romantique sans aucune crédibilité, ajoutons « Kiss and kill » à la liste, en ayant envie de l’oublier bien vite. Robert Luketic n’a pas su réitérer son succès de « La revanche d’une blonde » il y a 10 ans, même si le ton incisif y réapparait parfois.

 

 

Sur un scénario hyper déjà vu s’ajoute une interprétation sans aucun talent : des acteurs de petit écran jouent aux grands avec une production du tonnerre qui multiplie les explosions et courses en voiture. Ashton Kutcher aurait dû, décidément, rester modèle de la lingerie Calvin Klein puisqu’il ne ressemble en rien à un agent secret. Il faut avouer qu’il est à sa place pour ce film léger dans lequel il joue le même rôle ou presque que son rôle dans « Jackpot », mais si la présence de Cameron Diaz réussissait à le faire oublier dans ce dernier film, son partenariat avec Katherine Heigl cause ici le plus grand désespoir. Elle aussi ex-mannequin, elle répète son rôle de « 27 robes » en enchaînant les mêmes expressions et en faisant passer les filles pour des niaises, sans se rapprocher le moindrement de l’attitude d’une femme qui découvre que son mari est un agent secret. Bref, ce couple est le degré zéro du casting, mais ils sont bien assortis.

 

Le film démarre au quart de tour comme une bonne petite comédie classique à l’américaine, en montrant pour l’occasion une ville de Nice qui devient le décor d’un film d’action et de rencontre de tourtereaux. Extrêmement clichée, la scène de l’ascenseur où ils ont le coup de foudre fait pousser de gros soupirs mais le rythme bien étudié, sans aucune faille, oblige à porter attention.

Les dialogues relèvent ce plat qui serait resté assez fade en alternant répliques cinglantes (« je travaille dans la réduction de personnel », à prendre au premier degré) et observations intelligentes sur le mariage par des personnages secondaires. De l’humour, on en trouve à revendre, même si les blagues sont téléphonées, et la confrontation entre le couple et les parents de la jeune femme (comme dans « Sa mère ou moi ») n’est pas pour déplaire : l’on retrouve avec joie une Catherine O’Hara qui, si elle se cantonne dans le même rôle de mère, est toujours aussi hilarante, ici en alcoolique cynique, et Tom Selleck, à la moustache un peu fatiguée mais assez convaincant.

 

Le couple bon chic bon genre de petite banlieue à l’américaine manie les fusils d’une façon ridicule, jamais on ne peut croire qu’il y a un quelconque danger. Mais comme le second degré est bien assumé et que l’ensemble reste cohérent, les deux heures passent rapidement en insufflant une énergie joyeuse et dynamique. Plus il y a de morts et plus l’aventure semble pleine de vie !

Si le défaut de cette comédie est de verser dans la facilité, on peut y trouver une certaine originalité en mélangeant comédie conjugale/film d’action, bien que le contraste soit assez artificiel. Difficile de s’imaginer qu’un test de grossesse se révèle positif alors que la fusillade vient d’éclater et que le couple est menacé de mort. Le scénario qui multipliait les embrouilles loufoques prend un tour abrupt et devient grotesque quand tous les voisins deviennent des tueurs armés et que le duel et les morts surviennent à l’intérieur de la maison, une sorte de « Maman j’ai raté l’avion 2 » pour adultes.

 

Même si l’espoir de la crédibilité avait été abandonné depuis longtemps, « Kiss and kill » se trouve sauvé par son humour bon enfant et ses comédiens de petit écran sympathiques qui se donnent beaucoup de mal. Elle est en pleine forme, la comédie romantique clichée pleine de peps avec de l’action comme des cerises sur le gâteau rose.

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