Waaaooouuuhhh !!! "Jusqu'en enfer", de Sam Raimi. Non, le film d'horreur n'est pas mort !

Publié le par Josée - Vampirella Orasul

Jusqu'en enfer, Etats-Unis, 2009, 1h39
Titre original: Drag me to Hell
Horreur, de Sam Raimi
Avec Alison Lohman, Justin Long, Jessica Lucas
Date de sortie : 27 mai 2009
Distribué par : Metropolitan FilmExport
5 étoiles et plus


Synopsis :
Christine Brown, spécialiste en crédit immobilier, vit à Los Angeles avec son petit ami, le Professeur Clay Dalton. Tout va pour le mieux jusqu'au jour où la mystérieuse Mme Ganush débarque à la banque et la supplie de lui accorder un crédit supplémentaire pour sa maison. Christine hésite entre la compassion et la pression de son patron, Mr Hicks, qui la voudrait plus ferme avant de lui octroyer une promotion. Fatalement, Christine choisit sa carrière, même si sa décision met Mme Ganush à la rue. Pour se venger, la vieille femme jette la malédiction du Lamia sur Christine, transformant sa vie en un véritable cauchemar. Hantée par un esprit malfaisant, incomprise de son petit ami, elle se fait aider du medium Rham Jas, qui l'entraine dans une course frénétique contre la damnation éternelle, pour inverser le sortilège...

Critique :
Scénario retors et malin, scènes extrêmes pour ce conte horrifique diablement efficace ! A hurler de rire et faire dresser les cheveux sur la tête !

Sam Raimi revient en force avec cette nouvelle histoire surgie des profondeurs de l'enfer, semble-t-il. En tout cas, il a aussi écrit le scénario avec son frère et cela se voit. Nul autre n'aurait pu imaginer une intrigue aussi diaboliquement maligne, tout comme l'avait été la triologie
Evil dead dans les années 1980. Jusqu'en enfer fait tout à la fois pleurer de rire et frissonner d'horreur, en plus de triturer les méninges dangereusement pour essayer de deviner les événements qui vont se produire.

Raimi fait un cinéma moraliste à sa façon, même s'il n'est pas logé à la même enseigne que Ken Loach. On peut comprendre bien clairement que la morale du film est : "faites bien attention, vous qui avez été prévenus". Ne jamais sous-estimer une vieille femme qu'on a humiliée...

Le film d'horreur atteint des sommets rarement égalés au cinéma d'épouvante avec ces détails répugnants (dentier qu'on enlève, crachats jaunâtres, presque noyade dans la
boue) et ces revirements inattendus à glacer le sang, qu'on ne pouvait même pas imaginer dans nos pires cauchemars... Ou peut-être que si, justement, si on connaît bien le goût pour les excès qui caractérise Sam Raimi.

Même s'il impressionne et jette de la poudre aux yeux avec des effets spéciaux du tonnerre et des décors bien conçus, le film pose ses bases solidement dès le début. Il s'agit d'une histoire de malédiction jetée par une vieille femme gypsie aux portes de la mort, un emprunt intéressant au domaine de contes et légendes. D'ailleurs, cette vieille femme ferait peur aux plus résistants et constitue un admirable pendant féminin au bon vieux Freddy avec ses griffes de la nuit. Les circonstances réalistes ajoutent de la crédibilité au récit fantastique : la lutte entre collègues pour obtenir une promotion, la vente de biens chez un prêteur sur gages pour trouver rapidement une somme d'argent importante, le sacrifice d'animaux... Alison Lohman (Laurier blanc, Delirious) s'en est très bien tirée en interprétant une héroïne à la fois vulnérable et courageuse jusqu'au bout, mais quelque peu naïve. Jusqu'à la fin elle aura pensé s'en sortir avec son nouveau manteau bleu et son nouveau job, qu'elle a chèrement payé. C'était justement pour ce job d'assistante manager qu'elle avait commis cette grave erreur en refusant une prolongation à la vieille dame qui se voyait expulsée de sa maison où elle habitait depuis 30 ans. L'erreur fatale, ou presque.

D'ailleurs, ce personnage de jeune femme battante devient si sympathique que le spectateur est à moitié dupe : elle en a tant fait qu'elle mérite de s'en sortir, mais... Il faut dire que le démon s'appelle Le Lamia, un des démons les plus terribles de l'autre monde. Chaque scène est si réussie qu'elle oblige à rester les yeux rivés à l'écran pour savoir la suite. On se rappellera particulièrement de l'affrontement entre les deux femmes dans le parking, la scène dans la maison où sont concentrées des forces spirituelles pour appeler et capturer le mauvais esprit, ce qui fait sortir en même temps les âmes tourmentées de l'au-delà, et surtout, celle du cimetière sous la pluie battante !  Les découvertes sont si étonnantes, les personnages ressemblent tant à des personnages de tous les jours, profondément humains, qu'on ne peut qu'admirer le talent de virtuose du cinéaste.



Justin Long, vu dans Ce que pensent les hommes, a parfaitement bien compris son rôle : il joue un jeune homme passionné, mais qui a les pieds bien sur terre, celui sur lequel on peut toujours se fier... même aux prises avec un démon qui veut voler l'âme !

Jusqu'en enfer représente le summum du conte horrifique et nous fait réaliser que le film d'horreur n'est pas mort, un soulagement après les navrants spectacles de ces dernières années. Cette fois, on a appuyé à fond sur la pédale de l'accélérateur pour dépasser toutes les limites ... et se rendre jusqu'en enfer, ou plutôt jusqu'au paradis des amateurs de bons films d'horreur !

 

Publié dans Critiques de films

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article