"District 9" (2009), 100% SF effrayante et efficace de chez bizarre, vous avez dit bizarre...

Publié le par Josée - Vampirella Orasul

Date de sortie : 16 Septembre 2009   
Réalisé par Neill Blomkamp
Film néo-zélandais, américain. 
Genre : Science fiction
Durée : 1h 50min. 
Année de production : 2009
Distribué par Metropolitan FilmExport

5 étoiles, pour amateurs avertis



Synopsis :

Il y a vingt-huit ans, des extraterrestres entrèrent en contact avec la Terre... Ces visiteurs d'au-delà des étoiles étaient des réfugiés et furent installés dans le District 9, en Afrique du Sud, pendant que les nations du monde se querellaient pour savoir quoi en faire...Depuis, la gestion de la situation a été transférée au MNU (Multi-National United), une société privée qui n'a pas grand-chose à faire du sort de ces créatures, mais qui fera d'énormes bénéfices si elle arrive à faire fonctionner leur extraordinaire armement. Jusqu'à présent, toutes les tentatives ont échoué : pour que les armes marchent, il faut de l'ADN extraterrestre. La tension entre extraterrestres et humains atteint son maximum lorsque le MNU commence à évacuer les non-humains du District 9 vers un nouveau camp, en envoyant des agents de terrain s'occuper de leur transfert. L'un de ces agents, Wikus van der Merwe, contracte un virus extraterrestre qui se met à modifier son ADN. Wikus est à présent l'homme le plus recherché de la planète, celui qui vaut plus qu'une fortune : il est la clé qui permettra de percer le secret de la technologie alien. Repoussé, isolé, sans aide ni amis, il ne lui reste qu'un seul endroit où se cacher : le District 9...

Critique :

Une plongée brutale dans un monde où tout est possible, même des Aliens qui  ne répondent en rien à l'image que l'on s'en fait... bien au contraire !

Neil Blomkamp, parfait inconnu ou presque, prouve qu'il connaît bien son domaine. Il a travaillé sur les effets visuels de "Smallville" et "Stargate" et ça se voit. Choisi par Peter Jackson pour le film "Halo", c'est finalement "District 9" qui sort en premier, et sans déception. C'est un réalisateur inconnu mais talentueux qui sort de l'ombre grâce à un grand réalisateur dont on comprend les motivations. Son film, plongeant assez tôt dans la série B, se destine aux amateurs avertis.

Le scénario original n'a pas d'égal et nous amène dans les replis les plus ténébreux de notre imagination paranoïaque. L'on voit des choses qu'on ne voudrait pas voir, certes choquantes, mais qui ont l'avantage de la crédibilité. Ce film montre ce que l'on peut logiquement attendre dans un futur plus ou moins rapproché, mais que l'on ne veut pas s'avouer. Le style vif, tranchant critique la société humaine et ses aberrations, par exemple les gens qui renient l'homme seul et travaillent à la MNU, ce qui fait un peu penser à l'organisme imaginaire du Ministère de la magie dans la saga "Harry Potter" et qui ne fait pourtant pas rire.

La mise en scène intelligente propose des moments de violence mais aussi des scènes cocasses ou très vulgaires. Il n'était pas dans les intentions du réalisateur de diluer le tout avec de l'eau de rose. Ceux qui ont l'estomac comme le coeur solide ne s'en offusqueront pas, mais d'autres regretteront ce manque de ton rêveur et poétique souvent présent dans les films de SF.

Le pessimisme et la réalité dure font songer à d'autres films angoissants comme le récent "Blindness" et un autre décourageant comme "28 jours plus tard", où l'on voit que la race humaine n'a pas vraiment d'avenir très joyeux. Au fond, ce film qui se déroule dans le futur parle d'angoisses contemporaines, le réel dans l'imaginaire fait réfléchir. On y raconte les déboires d'un homme seul contre tous comme dans "Je suis une légende".

D'un plan strictement visuel, les effets sont impressionnants, il s'agit d'un grand spectacle pour un film ambitieux. Ces effets sont souvent assez criants, et accompagnent bien le mélange explosif des genres faux documentaire/ fantasy gore.

Un film coup de poing qui en met plein la vue et met quelque peu mal à l'aise car il n'est pas porteur de cet "espoir malgré tout" véhiculé dans la plupart des films de SF. En bref, un film à part, en noir très noir accompagné de rouge sang.





Publié dans Critiques de films

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article